Réforme territoriale : Filouterie et hypocrisie
Le président de la République a annoncé « sa » réforme territoriale. Elle ne suscite pas un très grand enthousiasme ; ci-dessous la prise de position de l’Exécutif départemental du PCF 85.
Le Président de la République annonce son projet de modification de l’organisation des territoires. Rien n’est bien clair, et il y a surtout un absent de marque : le citoyen. Tout est prévu sans que jamais la population ne soit consultée sur tout ce « charivari », filou et hypocrite.
François Hollande n’a rien changé à ses projets initiaux. Les habitantes et habitants de nos villes et de nos campagnes réclament de l’écoute, de la proximité, du concret, Hollande leur répond qu’il faut surtout plus d’austérité, moins d’élus, qu’il faut moins de services publics. Il faut un certain culot pour oser affirmer que les régions vont s’occuper des collèges et pourquoi pas demain des crèches et des haltes garderies ? Aujourd’hui, elles ont déjà bien du mal à s’occuper, en Pays de la Loire, des 159 lycées publics (sans compter les lycées privées au nombre de 84). Il y a 414 collèges, chacun presque avec ses particularités. C’est se moquer des gens que de considérer qu’il appartiendrait aux régions d’en prendre la responsabilité, d’être à l’écoute des parents, des enseignants, des jeunes.
Hollande et, en Vendée, Bulteau-Fourage, n’ont tiré aucune leçon des deux derniers scrutins (Municipales et européennes). A la demande de plus de démocratie, ils répondent par plus d’autoritarisme.
Leur discours est lancinant : de l’austérité, de l’austérité, toujours plus, et toujours moins de moyens pour les services rendus à la population, pour toujours plus de cadeaux au patronat. Et pour ne pas s’en arrêter là, leur mode de gouvernance, c’est la mise en place de pouvoirs de plus en plus technocratiques à l’abri de la souveraineté populaire.
Les concessions accordées à quelques barons régionaux ne règlent aucun des problèmes fondamentaux. Nous, ce que nous voulons c’est l'égalité entre territoires, l'égalité en droits de toutes et tous. Enfin, présenter en soi la suppression d'élus du peuple comme un progrès démocratique et une illusoire source d'économies substantielles ravira la droite et l'extrême droite quoiqu'elles en disent : c'est leur inépuisable fonds de commerce.
En découvrant ce matin la « carte » de cette pitoyable réforme territoriale, nous avons un sentiment de dégout. Que ce soit un gouvernement de gauche qui en soit arrivé là, c’est profondément grave.
Nous appelons les deux députés socialistes de Vendée, les élus de gauche, le Président du Conseil Régional, lui pris à contre-pied, à se ressaisir. Il est urgent d’apporter d’autres réponses aux exigences de respect des populations. Celles et ceux que nous rencontrons au quotidien ont vraiment le sentiment que le pouvoir est ailleurs, qu'il s'exerce sans eux, qu'ils évoluent dans une démocratie d'apparence. Aucune modification des règles de la démocratie ne peut se faire sans démocratie.
Nous exigeons des référendums pour chaque modification et, c'est essentiel, un grand débat, animé comme il se doit, pour refaire de la République notre bien commun et redonner à l'action publique toute l'efficacité que peut revêtir le pouvoir quand il est réellement exercé par le peuple.
Nous n’acceptons pas cette « filouterie » et cette « hypocrisie ». C’est beaucoup trop grave ! Le débat doit s’ouvrir.