La loi du plus fort
Un peu partout en Vendée, les entreprises « dégraissent » leurs effectifs. Certaines en sont rendues à la fermeture pure et simple. Les milieux économiques, mais aussi des responsables politiques que l’on trouve aussi bien à droite qu’au PS, nous disent « c’est la faute à pas de chance ». C’est « la loi du marché et il faut s’y faire ». Tel n’est pas l’avis des communistes. Dans le cadre de la préparation du 36ème Congrès, le PCF organisait, samedi 24 novembre à Lille, une importante initiative sur le thème précisément de l’industrie.
A cette occasion, Pierre Laurent a présenté toute une série de propositions pour redonner à l’industrie son rôle et son poids. Propositions qui intéressent au plus haut point les Vendéennes et Vendéens confrontés depuis toutes ces dernières années à la vente de leurs entreprises aux capitaux étrangers, aux fonds de pension ou autres « rapaces financiers ». La Vendée, c’est reconnu, dispose d’un fort savoir-faire. Il ne faut pas qu’il soit vendu comme on vend 1kg de patates.
C’est vrai aussi que les filières industrielles vendéennes ne connaissent pas toutes le même sort. Certaines sont plus en avance sur d’autres dans le bradage de leurs atouts.
Le premier employeur en Vendée est la métallurgie. Cette filière emploi 20 000 salariés répartis dans 735 entreprises présentes dans 66 % des communes vendéennes. Cependant ces entreprises sont pour 75% d’entre elles sous-traitantes de grands groupes industriels, souvent d’ailleurs des groupes étrangers, mais pas toujours.
Dans le fort contexte de domination de l’argent sur tout le reste, la tendance est au ralentissement de l’activité. et semble s’inscrire dans la durée.
Les patrons vendéens se plaignent du coût des charges. Ce qu’ils ne disent pas c’est que la baisse de leurs marges, douloureusement ressentie depuis quelques mois, est d’abord le fait des conditions de la sous-traitance. Et comme le marché est fortement « internationalisé » les donneurs d’ordre font jouer à fond la concurrence, ce qui se traduit pour « nos » industries vendéennes par la baisse de leur chiffre d’affaires et de leur activité. Comme le note la Chambre de Commerce et d’Industrie, «Avec des prévisions incertaines, ces entreprises doivent faire face à des donneurs d’ordre de plus en plus exigeants et une concurrence sévère. Economiquement dépendantes, elles sont contraintes à un devoir d’excellence et de performance ».
A tel point que près d’un tiers des entreprises jugent leur situation financière préoccupante. Cela entraîne des difficultés de trésorerie et en cascade des décisions à prendre en matière d’effectifs. 1 entreprise sur 2 envisage de réduire encore ses emplois intérimaires dans les 3 prochains mois Quant à l’effectif permanent, 25% des entreprises envisagent des réductions d’emploi avant la fin 2012.
Dans le commerce, depuis 6 mois, le niveau d’activité ne s’améliore pas et 63% des entreprises doivent faire face à une baisse de leur chiffre d’affaires. Dans le tourisme, 33% des professionnels avouent que l’été n’a pas été bon et ils sont deux fois moins nombreux que l’an passé à dresser un bilan positif
Repères
La filière de la métallurgie se compose à 97 % d’entreprises de moins de 200 salariés qui emploient 60 % des effectifs. Si l’on affine les chiffres, la moitié des établissements du secteur de la métallurgie est représentée par des PME de moins de 10 salariés. A noter que 78% des entreprises ont moins de 30 salariés.
Ce qu’ils disent :
« Pas de course au Chiffre d’Affaires mais plutôt à la rentabilité » ! c’est ce que déclarent les patrons de TFCM implantée à Damvix et qui compte 170 salariés.
Nos propositions. (1)
Dans toutes ces filières un même constat : le recours au travail intérimaire et des salaires bas. Il faut limiter le nombre d’intérimaires par rapport aux salariés avec un statut CDI. Pas plus de 5%des effectifs serait une bonne jauge ». Par ailleurs porter le SMIC à 1700 €uros permettrait de favoriser la relance par la consommation et de donner un nouvel élan à la Vendée, département qui au final se construit sur les inégalités.
Des patrons, et non des moindres, comme par exemple la présidente départementale des Industries minières et métallurgiques réclament plus de formation pour protéger leurs industries ? Et bien passons aux actes :
Protéger l’outil de production, c’est assurer aux salariés de l’industrie un système de sécurisation de l’emploi et de la formation tout au long de la vie qui permettrait à notre pays d’aborder dans les meilleures conditions les mutations technologiques à venir de l’appareil productif, tout en augmentant les salaires et en transformant les conditions de travail. Sécuriser l'emploi et la formation des plus exploités, les femmes, les jeunes, les ouvriers, des techniciens – sécuriser l'emploi de tous..
Protéger l’outil de production et le développer, demande, plutôt que d’avoir recours à l’intérim et de virer les salariés de plus de 55 ans, d’embaucher dès maintenant en CDI de jeunes ouvriers, techniciens, ingénieurs afin que la transmission de savoir-faire s’organise entre générations. C'est donc mettre sur pied un véritable plan d'embauche et de formation pour cela.
Protéger l'outil de production, c'est promouvoir de nouveaux droits et pouvoirs aux salariés et aux travailleurs pour décider des stratégies et décisions de leur entreprise et de leur branche.
les filières industrielles en Vendée