Le Pen, Avello, Neveux… Ce sont vraiment des gens d’extrême droite… Attention, danger !
Alain Avello est professeur de philosophie au lycée Pierre Mendès France à la Roche sur Yon. Dans le Journal du Pays Yonnais, numéro 687 du 31 octobre, il déclare que le Front National n’est pas un parti d’extrême droite. Mais, tout au long de son interview il démontre le contraire.
Ce qu’il dit au sujet des jeunes...
Pour lui, tous les jeunes ne peuvent pas avoir le même droit à la réussite. Il y aurait « ceux qui peuvent suivre la voie générale », et « ceux dont il est souhaitable qu’ils ne la suivent pas », soit en langage décodé : les bons et les autres. Partant de là, il avance ses propositions : Permettons aux premiers de réussir et laissons les seconds se débrouiller dans les voies professionnelles, soi-disant d’excellence. C’est du racisme anti-jeune et de l’élitisme insupportable.
Dans son programme, le Front National ne veut pas entendre parler du droit à la réussite pour tous. Il ne veut pas entendre parler d’un haut niveau de culture commune pour tous les jeunes, comme l’exige le PCF avec des moyens nouveaux pour l’Education nationale et des droits pour les lycéennes et lycéens.
D’ailleurs, Marine Le Pen n’hésite pas à s’en prendre aux enseignants. Selon elle, ils seraient des « activistes politiques ».
Ce que dit le programme du FN : L'enseignement devrait être recentré essentiellement autour du français, du calcul. L'histoire et la géographie seront enseignées mais essentiellement l’histoire de France et la géographie française.
Ici encore, le Front national se fait le promoteur d'une France repliée sur elle-même. La politique sécuritaire du FN se décline également à l'école : « tolérance zéro » pour les violences scolaires, installation de portiques de détection des métaux dans les établissements « les plus dangereux ». Peut-être faudrait-il d’abord s’efforcer de comprendre la source sociale des incivilités et donner les moyens pédagogiques d’y remédier.
Mais quand il faut se donner les moyens de mettre des adultes (enseignants, surveillants...) en face des enfants, Marine Le Pen ne souhaite pas revenir sur les suppressions de postes de l’Éducation Nationale mais, au contraire, réduire les effectifs de l'administration centrale.
L’autorité à l’école : Dans son interview, Alain Avello veut « restaurer l’autorité à l’école ». Qu’est ce que ceci veut dire pour le FN : Il suffit là encore de s’en tenir aux faits. C’est Clément Méric, jeune étudiant à Sciences Po, militant antifasciste de 18 ans qui a été assassiné à Paris par des militants d’extrême-droite. Il était « antifa », « antihomophobe ». Il avait participé à des contre-manifestations en marge de manifestations contre le mariage homosexueldébut 2013. « Restaurer l’autorité à l’école » c’est pour l’extrême droite supprimer toute espèce de résistance à l’ordre établi. « Etabli » par qui au juste ?
Un « brin » (brun) d’économie : ce professeur de philosophie -il se qualifie lui-même de « professeur républicain de philosophie »- veut faire un brin d’économie. Il parle de « reconstituer un secteur public bancaire ». Un secteur public pour quoi faire dans le programme du Front National ? Il aura beaucoup de difficultés à en démontrer l’efficacité, quand Marine Le Pen, à qui il fait en permanence référence, propose la fermeture des frontières économiques comme riposte à la mondialisation.
Dans les faits, il ne propose aucune alternative à la mondialisation et encore moins d'en changer le cours en favorisant des politiques de coopération renforcée et de solidarité. C'est la politique d'une France renfermée sur elle-même qui constitue le credo du FN. On notera que, nulle part, dans ses propositions économiques, Marine Le Pen ne parle de lutter contre l'ultra-libéralisme si cher à son père. Elle n'invoque que la lutte contre le « mondialisme ».
Sa proposition phare, c’est le bénévolat comme levier pour réindustrialiser la France. Marine Le Pen propose de réindustrialiser la France. Elle « pense à tous nos retraités de l'industrie, ouvriers, ingénieurs, chercheurs, mais aussi à tous nos seniors, jetés du marché du travail beaucoup trop tôt. [Elle est] convaincue, il y aura l'armée des volontaires bénévoles, qui ne demanderont rien, mais qui seront simplement désireux et heureux de pouvoir transmettre leurs talents aux jeunes générations, celles qui feront la France rayonnante et industrielle de demain.»
Pour les lycéennes et lycéens, étudiants de Mendès France, l’avenir ce serait donc le bénévolat. C'est à proprement parler sidérant. Une main d’oeuvre bénévole ! Même le patron du MEDEF n'ose pas le proposer !
Le programme du FN va encore plus loin. Voilà ce qu’il propose : « Afin d'assurer la bonne santé de la nouvelle industrie française et de toutes les entreprises, il faudrait leur permettre d'être les plus libres possible, avec moins d'impôts, de taxes et de contraintes afin qu'elle puisse combattre au sein du marché mondial ». Ce n'est ni plus, ni moins que du dumping fiscal et social dont les salariés seront les premières victimes, au premier rang desquels les jeunes quand ils vont entrer sur le « marché du travail ».
Un sens très particulier de la citoyenneté : Ce professeur de philosophie, animateur du « Collectif Racine » chargé d’aller recruter chez les enseignants pour le compte du Front National, a une bien curieuse conception des étudiants. Ils seraient avant tout des « élèves » priés d’écouter un cours et non pas des « individus » capables de débattre. La question mérite d’être posée à Monsieur Avello : Quand donc devient-on individu, c'est-à-dire « citoyen »?
Le lycée est un lieu de formation et aussi un lieu qui doit permettre aux lycéens de se confronter avec des idées différentes de la pensée dominante. Il faut les aider au développement de leur esprit critique. Voila pourquoi il faut faire vivre la citoyenneté au lycée, faire vivre aussi l'idée selon laquelle le lycée est un lieu de vie et d'émancipation. Faire vivre la citoyenneté au lycée est un acte indissociable de la lutte et des ambitions collectives ; c'est la base pour faire des lycéens, des citoyens à part entière et donc permettre de construire une société démocratique : changer le lycée, c'est participer aux changements de la société.
C’est tout le contraire de ce que propose ce représentant de l’extrême droite qui lui, voit les savoirs dispensés comme des vérités.
Cette conception de l’éducation est à l’opposé de ce qu’en attendent les jeunes. Les jeunes communistes par exemple, mettent en débat les 3 exigences suivantes pour l’Ecole :
Participer à la lutte contre les inégalités
Former à la citoyenneté
Former en vue d'un métier pour ceux qui l'ont choisi.
Le Pen, Avello, Neveux cherchent à nous enfumer. Ils représentent une extrême droite qui tente de se rendre fréquentable, mais qui n'a rien cédé sur le plan des idées. Le FN n'est pas « hors système ». Il est l'expression de la crise de la politique et de la démocratie. Il veut nous entraîner vers plus de nationalisme et de xénophobie, de populisme et de conservatisme.
Le Front National utilise un vocabulaire anti-libéral pour récupérer les classes populaires, notamment celles qui votent à droite. Comme l'avait fait Mussolini avec le fascisme dans les années 20, en Italie.
Il est temps de faire la clarté sur leur programme et d’ouvrir enfin une vraie alternative à gauche. C’est ce que propose le Front de gauche.