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Droit au logement pour tous : Halte à la spéculation financière

Écrit par Bernard Violain le . Publié dans Logement

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La section du PCF du Pays Yonnais a organisé un rassemblement dans le quartier des Forges, à la Roche sur Yon, le samedi 26 janvier 2012. Pour le PCF, il s’agissait, d’une part, d’apporter son soutien à l’action du DAL (Droit Au Logement) qui agit pour que les 40 familles migrantes qui occupent les locaux de l’ex-UNEDIC, rue Ramon à la Roche sur Yon, soient reconnues dans leur droit de disposer d’un logement où elles pourront « vivre » en famille et en toute sérénité. D’autre part, le PCF du Pays Yonnais a présenté ses propositions pour le Droit au logement, le droit à la ville, le droit au « vivre ensemble ».

Le logement est un véritable problème de société, tant les difficultés qu’il soulève ont des répercussions au-delà de la sphère du logement. La politique du logement doit prendre un tournant résolument social.

Loin de régresser, le mal-logement s’est profondément enraciné dans notre pays, et ses visages se sont diversifiés : du « sans abri », au « non-logement », c’est à dire tous ces gens qui ont recours à des habitations de fortune, ou qui sont dans les campings…), en passant par l’inconfort et l’habitat dégradé. Si on comptabilise 3,6 millions de personnes mal-logées sur l’ensemble du territoire national, en Vendée elles sont plus d’un millier, sans prendre en compte, puisque c’est « inchiffrable », ces centaines de travailleurs Roumains, Portugais, Polonais employés de façon très précaire sur les gros chantiers du BTP, et qui sont logés dans des caravanes ou dans des baraques de chantier.

Il faut aussi prendre en compte celles et ceux qui sont en situation de fragilité de logement (impayés de loyer, menaces d’expulsion…).

Au total, ce sont 10 millions de personnes qui sont touchées par la crise du logement. En Vendée nous estimons ce chiffre entre 5000 et 6000.

Le logement est devenu une source de préoccupation majeure pour nos concitoyens. Comme si le contexte de précarité dans le champ de l’emploi gagnait aujourd’hui la sphère du logement. Alors que l’accès au logement est devenu un véritable parcours du combattant pour les plus pauvres, les jeunes en difficulté d’insertion, les familles monoparentales modestes, etc., il se complique aussi pour de nombreux ménages insérés socialement et économiquement.

Rénovation Urbaine ou « ville à vendre » ?

Il s’agit plutôt d’une « déconstruction urbaine ». Le Maire de la Ville, dans le cadre du Projet de Rénovation Urbaine, a décidé de la destruction de 200 logements, type HLM. Ces démolitions se poursuivent.

Alors que les besoins en logement social sont toujours à la hausse, il en faudrait 6000 en Vendée, la municipalité décide d’en supprimer plusieurs centaines. Dans le même temps, fleurissent partout en ville, des chantiers de construction de logements « haut de gamme ». La ville est à vendre ! Les terrains et les immeubles, propriétés de l’Etat ou de grandes entreprises publiques, sont accaparés par Duret ou encore par Bouygues. Il est urgent de mettre un arrêt à cette politique de spéculation.

Cependant, force est de constater que ces « démolitions-reconstructions » s’inscrivent dans une politique sociale qui vise, quoiqu’on en dise, à chasser de la ville les familles « pauvres ». Nous avions connu l’épisode de la « chasse aux SDF ». Aujourd’hui cette « destruction massive » de logements a pour conséquence de « refouler » les familles les plus en difficultés. Du fait de leur situation sociale, ces familles ne paient pas d’impôts locaux, ou bénéficient de dégrèvements substantiels. Ces familles sont demandeuses d’aides sociales (cantines scolaires, transports publics…). Pour les édiles de Droite ou Sociaux-Libéraux, ces familles « ne rapportent rien et elles coûtent cher, il faudrait alors s’en débarrasser ».

Pour ne prendre que l’exemple de la Roche sur Yon, 40% des ménages Yonnais sont dans ce cas. La tentation est alors grande de se donner les moyens de chasser ces familles de la ville. Dans la plupart des cas, elles sont donc rejetées vers les petites communes. Le problème est que ces petites communes en périphérie des villes plus importantes ont font désormais autant. De nombreuses familles se retrouvent ainsi dans des situations inextricables. Nous sommes là en face d’une véritable discrimination. En gros « T’as pas le sou, va voir ailleurs ! ».

Une question de société

La crise du logement actuelle est d’autant plus préoccupante qu’elle témoigne d’évolutions majeures à l’échelle de la société. Car le logement n’est plus seulement le reflet d’inégalités sociales, mais est à l’origine de nouvelles inégalités :

Face au coût du logement (qui pénalise avant tout les plus modestes) ; Un T4, au Bourg sous la Roche est loué actuellement 720 €uros mensuels. On ne peut quand même pas dire que c’est du logement social quand le salaire médian en Vendée s’élève à 1349 €uros.

Inégalités aussi, dans les perspectives résidentielles (entre les ménages aisés qui deviennent de plus en plus propriétaires, et les modestes contraints de se tourner vers le parc HLM) ;

Inégalités enfin de patrimoine entre ceux qui peuvent acquérir un logement et les autres.

Le logement doit être considéré comme un véritable problème de société, tant les difficultés qu’il soulève ont des répercussions au-delà de la sphère du logement. Les statistiques et les discussions que nous pouvons avoir par exemple avec les services sociaux en témoignent : « les enfants des familles mal-logées, subissent des effets sur leur santé, sur leur développement et sur leur réussite scolaire ».

Par ailleurs, quand des jeunes ne parviennent pas à se loger, ce sont leurs projets de vie qui peuvent être bloqués (formation, emploi, installation en couple, choix de fonder une famille…). Pour une majorité de ménages, le logement ne permet plus de se projeter dans l’avenir. Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’elle remet en cause les fondements mêmes de notre pacte républicain (égalité des droits, cohésion sociale…) et de notre système de protection.

La crise du logement ne pourra pas être enrayée tant que les pouvoirs publics ne s’attaqueront pas au déséquilibre entre l’offre et la demande de logements. Ni tant que les dynamiques de marché continueront d’alimenter la ségrégation sociale, avec d’un côté des ménages riches qui s’agrègent par affinité sur certains territoires, et de l’autre les pauvres qui sont repoussés vers les fractions les moins valorisées du parc immobilier et des territoires.

De ce point de vue, l’essor démographique de notre département, avec « l’arrivée promise » de 240 000 personnes dont une proportion importante de personnes âgées, 75% de plus de 65 ans, n’est pas sans interroger. Le danger existe d’une « rupture avancée » de la cohésion sociale avec le développement des inégalités et des services publics qui vont vite se retrouvés coincés entre les besoins de deux, voire trois générations différentes, et des générations avec des moyens de vie très, très inégaux.

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