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Deux exigences : le retour de Léonarda et de sa famille ; Non à toutes les expulsions

Écrit par Marie-Françoise Michenaud le . Publié dans Actualités

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De nombreuses organisations ont répondu « présent » à notre appel à rassemblement (le PCF, le PG, le Front de gauche, Lutte Ouvrière, RESF, ATTAC, La Cimade, le MAN Vendée,  Emmaüs Vendée, Solidaires, FSU, des militants de l'AFPS, et des citoyens..., des militants de la Pastorale des Migrants, du NPA...) Il fallait se mobiliser contre l’ignominie des décisions prises par le Président de la République et de son Ministre de l’Intérieur. Voici ce que nous avons dit :

En proposant à la jeune Léonarda un "accueil à elle et à elle seule", le Président de la République a demandé à une enfant de 15 ans de choisir entre la France et sa famille. De choisir entre l'école de la République et ses parents.

C’est mal connaître les conditions nécessaires à la réussite des élèves ! Retirer un jeune de 15 ans de sa famille n’est pas une solution acceptable.

Cet affront aux valeurs républicaines se double aujourd'hui d'un insupportable manquement à la convention internationale des droits de l'enfant, dont la France est signataire.

En réponse à l'immense émotion provoquée par l'expulsion de Léonarda, François Hollande rappelle le cadre légal et le "respect de la loi", propose, dans la circulaire adressée aux Préfets, une accélération des procédures d'expulsion tout en souhaitant que "l'école soit protégée". La ligne Valls, dans la continuité du sarkozysme, est confortée alors qu'il faut changer la loi et mettre fin sans délai à toutes les expulsions de jeunes étrangers scolarisés.

Nous attendions une parole présidentielle forte, claire. Le président Hollande pouvait, face aux tensions, aux stigmatisations, en appeler au sursaut républicain. Plus qu'une occasion manquée, il s'agit bel et bien d'une grave faute politique et morale car on ne peut jamais proposer la liberté et l'égalité sans la fraternité. Car, "à elle seule", cette fraternité est consubstantielle de notre République. Voici ce que déclarait Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF le 19 octobre.

Si Manuel Valls se défend d’avoir fait appliquer la loi - des lois votées sous le mandat Sarkozy - rappelons que d’un gouvernement de gauche élu, nous attendions qu’il stoppe toutes les expulsions et prenne le contre-pied de politiques stigmatisantes et inégalitaires, par la suspension immédiate des lois et circulaires liberticides, et notamment vis-à-vis des migrants ! Il faut juste avoir présent à l’esprit l’année qui vient de s’écouler, où avec le DAL 85 nous avons vu de nos yeux vu le sort qui était réservé aux migrants ici même en Vendée, la vie infernale qu’ils doivent mener pour espérer rester, ou pour au bout être expulsés !

Quand des lois sont injustes et inhumaines alors elles ne sont pas dignes de la République ! La circulaire adressée aux préfets n’y change rien, ne change rien aux expulsions. Changeons ces lois !  C’est la première chose à faire par un Gouvernement dit de Gauche !

Aujourd’hui de nombreux hommes et femmes, familles, arrivent en Europe (nous n’oublions pas celles et ceux par centaines qui ont perdu leur vie et continuent à la perdre à Lampedusa), souvent parce qu’ils ne peuvent vivre chez eux, soit sur le plan économique, soit parce qu’ils demandent l’asile politique. Que ce soit les ROMS, ou d’autres populations venues d’Europe, ou de la Méditerranée, ou d’ailleurs, nous devons les accueillir et ne pas les expulser quoiqu’il en soit.

Et nous devons tout de suite nous poser la question du pourquoi émigrent-ils ? Nos pays sont largement responsables. Quand nous allons piller leurs pays avec nos entreprises, le fric de la spéculation, sans considération pour leurs terres, pour leurs droits, pour leurs besoins, il est bien normal qu’ils cherchent ailleurs le moyen de vivre tout simplement. Il n’est plus cohérent pour nous d’accepter de voir entrer des marchandises qui échappent totalement à ceux qui les produisent ailleurs pour satisfaire nos exigences de riches. Oui il faut laisser les frontières ouvertes à la circulation des hommes et des femmes.

Il doit en être autrement pour les marchandises qui spolient des peuples entiers, produits en exploitant des hommes et des femmes dans ces pays. Il est temps de travailler à mettre en place une Europe de coopération qui permette à tous ses habitants de vivre dignement, et des coopérations réelles avec les pays où ces peuples souffrent, afin qu’ils puissent vivre aussi dignement. En attendant, accueillons les chez nous, eux qui prennent tous les risques pour leur vie. Nous avons les moyens, l’argent pour le faire, s’il n’était pas détourné vers les revenus financiers et la spéculation !

Aujourd’hui dans notre pays des dizaines de milliers de personnes étudient, travaillent, payent des impôts, ont des vies de familles, des enfants à l’école. Ils participent à la vie sociale et économique du pays mais sous prétexte de ne pas avoir la nationalité française, ils sont privés d’un droit fondamental. Celui de pouvoir participer à la vie de la cité. Être citoyen. Exigeons le droit de vote des résidents étrangers et l’égalité de tous devant la loi !

Comme le disent les jeunes : On vit ici, on étudie ici, on reste ici !

Pas un mot n'a été prononcé sur le sort de Khatchik, qui lui aussi a été expulsé le 12 octobre dernier vers l’Arménie. Il était scolarisé dans un lycée à Paris, et combien d’autres comme lui !

Nous continuerons à exiger le retour immédiat et sans conditions de Katchik, Leonarda et sa famille, ils le demandent. Nous avertissons François Hollande de notre détermination à ne rien lâcher sur ces questions. Rejoignons les jeunes, le 5 novembre,  partout en France si le président de la République et le Gouvernement ne prennent pas leurs responsabilités ! 

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