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Fagor, d’autres solutions existent que la liquidation.

Écrit par Bernard Violain le . Publié dans Actualités

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L’Exécutif départemental du PCF réagit à l’annonce de la possible liquidation des usines Fagor-Brandt à la Roche sur Yon et à Aizenay. Pour le PCF Vendée il n’y a aucune fatalité à ce que ces entreprises soient rayées de la carte et tout particulièrement Esswein à la Roche sur Yon. Les communistes de cette localité engagent avec Anita Charrieau, leur chef de file pour les prochaines élections municipales, une campagne de pétition.

Sur cette pétition (Cette pétition est à la disposition de toutes et de tous. Elle est mise en ligne sur le site du PCF), on peut lire : « L’usine Esswein-Thomson a été nationalisée en 1982, pour être revendue ensuite au privé. Le savoir-faire et les compétences de cette entreprise ont été sacrifiés. Comme le dit aujourd’hui....

le PDG de Fagor, « il faut se faire à la compétitivité internationale » et répondre  « aux exigences de bénéfices et de dividendes ». C’est inacceptable !...

Les communistes demandent au gouvernement, au Président de la République qu’il crée un grand pôle public de l’électroménager et de la domotique en France, en s’appuyant sur les acquis de nos entreprises, sur les connaissances des salariés. Il faut des productions qui assurent à toutes et à tous des équipements ménagers de qualité, « durables » et à un coût accessible pour toutes les familles. Dans l’immédiat il faut une renationalisation provisoire de l’entreprise pour relancer la filière industrielle.

Pas de fatalité à la casse de Fagor en Vendée. Des solutions sont possibles. Il ne faut pas se laisser « enfumer ».

Déclaration de l’Exécutif départemental du Parti Communiste en Vendée

La Roche sur Yon le 17 octobre 2013

 

’en est assez ! L’avenir de Fagor-Brandt en Vendée serait définitivement réglé. La solution serait la liquidation pure et simple de ce qu’il reste comme emplois. C’est une manière « polie » de la part du gouvernement et des propriétaires de cette entreprise de dire qu’ils n’y seraient pour rien, et que tout serait de la faute de la fatalité.

C’est oublier que le groupe industriel « Mondragon », certes, au départ coopérative, possède 352 entreprisesdans le domaine de l'électroménager. La plus importante est Fagor Mais il distribue aussi, outre les marques Fagor, Brandt, Edesa, Vedette, Sauter, De Dietrich. Il est le premier distributeur en France et en Espagne et le cinquième en Europe. Ce qui n’est pas une mince affaire.

Aujourd’hui ce groupe a décidé de développer ses usines de production en Pologne, au Maroc et dans d’autres pays, parce que dit le Président du Comité de surveillance de ce groupe,  « les salaires français sont une charge plus lourde que les salaires polonais ou marocains ».

Eswwein-Thomson-Fagor-Toschiba sont, dans les faits, victimes de la loi de la compétitivité à laquelle se réfèrent en permanence le Président de la République, le Premier Ministre et pas plus tard que dimanche dernier, 13 octobre, le Ministre de l’économie et des finances. Quelle honte pour des responsables politiques qui se réclament de « gauche » !

Esswein a été nationalisé par une majorité de gauche et cela n’a pas duré longtemps. C’est cette même majorité qui l’a « vendue » aux intérêts privés. La suite on connait. Le silence complice de la députée socialiste de la deuxième circonscription de la Vendée, préférant la polémique tout azimut, est révélateur de la politique d’abandon des filières industrielles pourtant indispensables à une politique de développement durable de notre pays.

C’est aussi la démonstration du manque de solidarité à l’échelle européenne. Les aides publiques dont ont bénéficié, hier le groupe Thomsom, aujourd’hui Fagor, l’ont été essentiellement pour mettre cette industrie en situation de « compétition sur le marché international ». Il faut noter que tout le monde y est allé de son « portefeuille » : l’Europe, la France, la Région des Pays de la Loire, la ville de la Roche sur Yon…Ce sont nos impôts qui ont été sollicités. Personne ne doit accepter cette « folie » de casse industrielle. Tous ont des comptes à rendre.

Il n’est pas trop tard pour bien faire. L’électroménager représente une industrie d’avenir. A plusieurs reprises, le PCF a demandé que le groupe développe la « Recherche-Développement », tout particulièrement dans le secteur de la « domotique ». Il y a du savoir-faire et des compétences. La précipitation du Préfet de la Vendée à « isoler » les salariés d’Esswein-Fagor de toute réflexion en dit long. Ce n’est pas en organisant des réunions, plus ou moins « secrètes » avec le Président du Conseil Régional, le Président du Conseil Général et le Maire de la Roche sur Yon qu’on s’en sortira. Ceci nous rappelle trop ce qui s’est passé avec le dossier SKF, dont ont malheureusement fait les frais les 700 salariés de cette entreprise de Fontenay le comte.

Pour les communistes, il faut mettre les « cartes sur la table ». Il faut contester, jusqu’à les rendre inacceptables, les dires du PDG de Mondragon, propriétaire officiel de Fagor-Brandt, qui justifie que « effectivement, la loi nous autorise à recruter 25 % des salariés qui ne sont pas des associés; quand il n'y a plus de travail, ils sont les premiers à partir... »[… ] Ce qui signifie que les salariés d’Esswein-Fagor-Brandt seraient des salariés de « seconde zone ». C’est encore lui qui le dit.

Le gouvernement doit prendre ses responsabilités. Ce qui a été possible en 1982, l’est tout autant aujourd’hui. Il faut recréer un grand pôle public de l’électroménager en France, en s’appuyant sur les acquis de nos entreprises, sur les connaissances des salariés. Si, précisément ceux-ci avaient été écoutés et associés aux décisions nous n’en serions pas là aujourd’hui.

Il faut que toutes les forces qui sont attachées à la planification écologique, au maintien de l’emploi industriel, à la « recherche-développement », se rassemblent et agissent ensemble en plein accord avec les salariés d’Esswein-Fagor-Brandt. La fatalité n’a aucun sens. Il faut reconquérir ces industries essentielles pour le devenir social, économique et sociétal. Nous avons besoin d’une industrie de la domotique, de l’électroménager qui réponde aux besoins d’aujourd’hui et à ceux de demain. Il faut des produits qui assurent à toutes et à tous l’accès à des produits de qualité, « durables » et à un coût qui ne cède pas aux sirènes de la « compétitivité internationale » et« aux exigences de bénéfices et de dividendes », comme le déclare encore la direction du groupe « Mondragon-Fagor ».

Fagor s'est approprié Brandt pour gagner des parts de marché et des avances technologiques. La loi du marché capitaliste fait ses dégâts. Le gouvernement a les moyens de « rectifier le tir, de changer de cap ». C’est ce que nos attendons de lui. Y-aura-t-il en Vendée du côté des « décideurs économiques et sociaux », des gens assez courageux pour dire « Stop, ça suffit ! ». Si c’est oui nous serons des leurs !

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