L'exposition à voir : L’ABCDaire des Luttes
L’Exposition qui dure jusqu’au 10 décembre, au Phare Boréal à la Chaume et à la Roche sur Yon, au siège de l’Association Art et Culture, 61, rue d’Aubigny.
L’Association Art et Culture et le Phare Boréal ont organisé ensemble un évènement culturel sur un sujet qui nous intéresse toutes et tous, en tant que citoyennes et citoyens du monde, à la fois dans son appellation "l’ABCDaire des Luttes", et dans le débat qui a suivi, Imaginaire et Politique.
Citoyennes et Citoyens du monde : Or ce monde est, plus que jamais, à mettre en perspective, a minima, lui donner un sens, et au mieux à inventer, à créer. Dans les crises successives du capitalisme mondialisé et financiarisé, nous voulons voir et faire émerger une lueur d’espoir : c’est la certitude que nous pouvons tous ensemble inventer cet autre monde.
Si, comme le dit Stéphane Rozès, enseignant à Sciences PO et à HEC, « Dans les temps de crise, la fonction du politique est de donner aux individus une place dans l’imaginaire de la société », nous, qui nous donnons l’ambition de l’émancipation humaine, et qui prônons la parole au peuple, c’est plus qu’une place que nous voulons donner aux individus dans cet imaginaire de la société, c’est vraiment toute leur place, pour faire sens commun.
Nous recherchons tous, chacun dans nos domaines, ou ensemble dans nos organisations, entre nos organisations, avec les artistes, les chercheurs, les pensées, les théories, les arts, tous moyens hautement réfléchis, et élaborés, par la parole, mais aussi par l’image, qui nous permettraient de franchir ce cap toujours repoussé d’un monde meilleur.
Alors, oui, Imaginaire et Politique sont indissociables, pour penser le monde futur, la société dans laquelle nous voulons vivre, pour l’élaborer ensemble. Et le rôle de l’artiste est de nous y convier, de nous aider à faire émerger notre imaginaire, au-delà des représentations du monde que nous avons. La ou les visions qu’il nous propose nous nourrissent, nous obligent à sortir de théories qui sans être incommunicables, ne passent pas le cap dans l’imaginaire des individus et du collectif que nous formons tous ensemble.
Et lorsqu’en tant que militants, nous nous questionnons sur le comment faire pour que les citoyennes et les citoyens s’approprient l’idée qu’ils sont des hommes et des femmes politiques, qu’ils ont la capacité d’agir pour la transformation de la société, tout de suite nous nous tournons vers les artistes, les photographes, les affichistes, les caricaturistes. Parce que nous avons cette idée ancrée en nous que là en l’occurrence les mots ne suffiront pas. Pour viser l’utopie « de demander l’impossible », c’est l’image, la création, la couleur, le trait qui vont nous aider.
La rencontre avec l’artiste, Pascal COLRAT, a été un moment de débat, de culture, et d’amitié. Sortir de nos schémas formatés, de notre vision souvent limitée par les mots, c’est ce que nous a permis cette rencontre. Imaginaire et Politique, deux concepts qui pourraient s’opposer et qui au contraire se nourrissent l’un l’autre.
Chaque affiche a son histoire : elle est le résultat de la rencontre de l’auteur avec ceux qui recherchent les moyens de donner du sens à leur action politique. Tout fait sens, l’image et les mots qui l’accompagnent. Tout un travail d’élaboration que l’artiste va concrétiser dans une œuvre qu’il offre à la vue, à la perception et à la sensibilité du plus grand nombre. Ce qui est visé, c’est que les hommes et les femmes qui découvrent son œuvre, puissent eux-mêmes y puiser une source d’expression de leur propre état d’âme ou de leurs propres valeurs, idées, et bien au-delà ce que l’auteur lui-même n’y avait pas imaginé.
Avec Pascal Colrat, et Laurent Klajnbaum, responsable de la communication au PCF, nous avons, au cours de cette soirée, été les acteurs de la culture telle que nous la concevons, partagée, émergente de rencontres entre gens d’une simplicité remarquable. Nous ne sommes pas des militants qui obéissons aux mots d’ordre. Nous ne serons plus jamais les « distributeurs » de propagande. Nous ne sommes pas d’accord pour utiliser les mêmes ressorts ou leviers que la publicité, que la société de consommation dans laquelle nous vivons.
Nous voulons que vivent les « lumières » ! Qu’elles nous éclairent ! Et ces lumières pour nous, ce sont les hommes et les femmes qui se lèvent et qui disent non aux compromis, non au racisme, non au productivisme, non à l’individualisme, non au capitalisme, et oui à l’émancipation humaine, à l’éducation, à la culture au plus haut niveau pour toutes et tous, à l’accès aux soins et à la santé pour toutes et tous, aux valeurs de liberté, égalité et fraternité... L’idée est partie : Pascal a déjà en tête une prochaine affiche où brilleront ces lumières.
Merci encore à Pascal Colrat, à Laurent Klajnbaum, et à Caroline Pottier (Le Phare Boréal) pour avoir eu cette idée de rencontre-débat autour de l’ABCDaire des luttes.