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Procès Xynthia : Des questions ?

Écrit par Administrateur le . Publié dans Aménagement du territoire

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4 ans de prison ferme pour le maire de la Faute sur Mer, deux pour sa première adjointe, rien de retenu de conséquent contre l’Etat, le procès dit « Xynthia » confirme ce que beaucoup ressentent.......

L’Etat et ses services semblent « intouchables ».

Les élus sont dans la tourmente judiciaire.

La démocratie est en danger.

C’est vrai qu’à la Faute il y a eu 29 morts. Ce drame est inexcusable. Notre pensée est toujours du côté des victimes et de leur famille. Il fallait des sanctions à la hauteur de ce drame. Il appartient à chacune et à chacun d’apprécier, de commenter, de refuser, si besoin était, la décision des juges. Si les élus portent une lourde responsabilité, ils ne sont pas les seuls. Une grave question restera inscrite dans le marbre. Pourquoi l’Etat serait-il devenu désormais, semble t-il, « intouchable » ? A Sivens, dans le Tarn, il y a quelques semaines, un gendarme tue un jeune pacifiste de 21 ans, avec une grenade offensive. Aucune responsabilité ne lui est reconnue. A la Faute, des décisions ont été prises, il y a déjà longtemps, de satisfaire l’appétit des promoteurs immobiliers, de satisfaire les exigences de développement d’une agriculture hyper intensive (Remise en cause de l’écosystème du marais, suppression des éclusiers, drainage artificiel des « cases », modification du cours du Lay…). Les services de l’Etat ont été présents de bout en bout dans ces décisions et ont parfois même été à leur origine. Il est reconnu que ces décisions ont participé aux si graves conséquences de la tempête Xynthia. L’Etat passe, la justice se « couche ».

Notre société va à la dérive. Les élus locaux portent de plus en plus de responsabilités avec des moyens de plus en plus faibles. Moyens qui vont encore être « réduits » par l’austérité imposée aux collectivités locales par le gouvernement actuel. Par ailleurs, les populations sont souvent ignorées. Leur « histoire », leur connaissance du pays sont passée aux « oubliettes ». Elles sont minorées. L’expertise est confiée à des cabinets ou à des sociétés qui sont toutes, de près ou de loin, liées au business. C’est bien tout ceci qu’il faut changer.

La parole de l’Etat n’est plus crédible. Aux Sables d’Olonne, au Centre des Congrès des Atlantes, il fallait assurer le spectacle d’un procès médiatique et à quelques dizaines de kilomètres de là, à Brétignolles, Saint Gilles Croix de Vie ou Saint Hilaire de Riez, les services de l’Etat inversent à cent pour cent, en moins de 72 heures, leur rapport sur les risques de submersion marine. Pourquoi ? Comme cela a été le cas à la Faute sur Mer, à l’époque, et dans bien d’autres lieux, il faut satisfaire la « frénésie immobilière ».

Alors si demain de nouvelles catastrophes arrivent on dira encore, « non, non l’Etat n’a rien à voir là-dedans ».

Deux urgences s’imposent :

La « décomposition » de la République est en cours. Il faut vite une 6ème République qui redéfinit les règles sociales et démocratiques afin que le peuple reprenne le pouvoir. Une République qui vise à élargir le socle des droits, à étendre la souveraineté populaire, à favoriser la démocratie sociale.

Etre élu de la République implique un vrai investissement humain. Ethique et moralité doivent prédominer dans tous les choix. Pour avancer, il faut réhabiliter la fonction de l’élu qui s’inscrit dans ces deux valeurs fondamentales. C’est le seul moyen de sauver ce qu’il reste de la démocratie dans notre pays.

 

Il ne faut pas « excuser ». Il faut avoir le courage d’inverser des choix politiques qui conduisent à de telles catastrophes humaines. Le procès dit « Xynthia » ne règle pas tout, loin s’en faut ! Face à l’arrogance des « plus forts », décrétons « l’Etat d’urgence » pour « l’Humain d’abord ». Remettons ensemble la société à l’endroit !

Déclaration de l’Exécutif départemental du PCF

 

Vendredi 12 décembre 14.

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