Les retraites : pas un trimestre de plus, pas un euro de moins !
Les propositions du PCF (cliquer sur ce lien) et voir l'argumentaire "la retraite, un enjeu de société" et le tract, et du Front de Gauche et Signer l'appel unitaire (voir ce lien)
Le Gouvernement profite de l’été pour envisager la réforme des retraites. Encore une contre-réforme ! Le rapport Moreau est demandé à point nommé : il va permettre à ce gouvernement social libéral de faire passer en douceur (enfin, ce n’est pas certain quand même), les réformes qu’ils souhaitent. Evidemment, tout en nous disant, voyez : nous ne repoussons pas l’âge du départ à la retraite, non !
Nous allons seulement demander un petit effort : augmenter le nombre d’années de cotisations ! Au final, c’est du pareil au même, mais c’est plus populaire sans doute, car quand les hommes et les femmes de ce pays arriveront à 62 ans et décideront de partir à la retraite, ils auront tellement de décote qu’ils se verront dans l’obligation de continuer à travailler, jusqu’à 65, 67 ans ! Mais en douceur, tout en douceur..... ? Nous, les communistes, le Parti Communiste Français et le Front de gauche, nous disons NON, trois fois NON.
Lors des Assises Nationales organisées par le Front de gauche, nous avions, en Vendée, préparé ces assises et notamment travaillé sur le thème des retraites. Voici ce que nous en disions :
Le travail de la commission partait de la question suivante : « puisque nous vivons plus longtemps, faut-il travailler plus longtemps ? »
La première observation que nous avons faite c’est que de dire que cette question des retraites, pose comme d’autres la question essentielle de quel monde nous voulons, dans quelle société voulons-nous vivre ? Au Front de gauche, notre idée c’est de transformer le monde et son organisation, répartir autrement les richesses pour réduire durablement les inégalités sociales, avec l’idée majeure que l’Humain soit au centre, que ce soit l’individu et le collectif, pour faire sens ensemble et faire société, sur une planète dont nous connaissons les limites, comme les nôtres, et que nous voulons préserver. C’est « L’Humain d’abord ».
Sur plusieurs décennies, le capital, la finance, et ses soutiens, ont gagné une première bataille idéologique : ils ont réussi à faire passer l’idée que tous les droits fondamentaux, tous ceux acquis des luttes du Front populaire, et du programme du Conseil national de la Résistance, devaient être balayés pour toujours plus de rentabilité, et l’argent roi ! Ce qui est dramatique c’est qu’un gouvernement socialiste continue cette même politique ! C’est vrai que lors de notre rencontre récente avec un dirigeant socialiste en Vendée, celui-ci nous a avoué leur « dilemme » : il faut bien répondre à la commission européenne, réduire les déficits, alors même si sur le fond, ils ne sont pas d’accord avec l’austérité, il faut faire « preuve de pragmatisme » !
C’est donc le cas pour le droit à la retraite, base de la protection sociale, du système par répartition, dont l’assise repose sur la solidarité entre les générations, et sur le salaire différé (il faut par exemple combattre en permanence l’idéologie qui court dans les médias, chez les tenants du capital, et maintenant dans la population, concernant les charges sociales, qui sont en fait des cotisations sociales dûes par le patronat sur le travail des salariés). Le droit à la retraite, désormais, il faudrait que les salariés se le paient, avec leurs salaires de misère, et on sait de quoi on parle en Vendée.
Donc, au Parti Communiste, et au Front de gauche, nous disons non à tout le rapport Moreau : pour nous aucune des propositions qui en est issue n’est valable, et pour cause, ce rapport est un carcan, qui va toujours dans le même sens, comment diminuer les cotisations sociales patronales, comment augmenter l’âge de départ à la retraite, et c’est toujours faire payer les salariés, les retraités un peu plus. Le modèle suédois serait le bon : allongement de la durée de cotisation et retraite basée sur l’espérance de vie de chacun, avec au bout des retraites qui s’amenuisent ! A aucun moment, la volonté ne se manifeste de regarder comment faire payer les revenus financiers, les entreprises qui licencient pour délocaliser, tout en étant bénéficiaires et versant des dividendes démesurés.
Ce que nous proposons à contrario donc c'est de regarder du côté des recettes : de ces recettes justement ! Et du travail : il est aussi urgent de mettre en œuvre rapidement un vrai changement de cap, une vraie politique de l’emploi, de planification écologique ; et de l’augmentation du SMIC à 1700 euros.
Alors à la question : devons-nous travailler plus longtemps, puisque nous vivons plus longtemps ? C’est évidemment NON. Comme le dit Gérard Filoche « c’est parce que l’on travaille moins longtemps que l’on vit plus longtemps » justement ! D’ores et déjà, depuis la baisse du pouvoir d’achat, le chômage, la précarité, on sait que beaucoup renoncent aux soins et qu’ainsi la durée de vie en bonne santé se réduit (c’est entre 60 et 65 ans que l’on vit en bonne santé, après ça se dégrade inéluctablement).
On peut aussi aller plus loin dans nos propositions : on pourrait au contraire envisager de travailler encore moins, de toute façon revenir à la retraite à 60 ans est indispensable. C’est quand même inconcevable de voir le chômage des jeunes et des plus de 55 ans et d’obliger ces derniers à travailler plus longtemps, tout en sachant très bien que finalement ce seront les premiers à devoir quitter l’entreprise avant 60 ans. Pas de naïveté : le système est truqué. Les conséquences sont et seront dramatiques : ils n’auront pas leurs annuités, donc leur retraite sera moindre, ils seront au chômage, puis au RSA....puis enfin à la retraite et très fatigués !
Alors comment se battre aujourd’hui pour empêcher cette contre-réforme ? Un front syndical semble s’organiser (CGT-SUD-FO-FSU). Tant mieux. Ils sont assurés d’avoir le Parti Communiste Français et le Front de gauche à leurs côtés.
L’été sera court. Retrouvons-nous à la manifestation qui se dessine d’ores et déjà le 10 septembre. Et à la Fête de l’Humanité les 13-14- et 15 septembre.
En Vendée, nous en reparlerons lors de l’Assemblée de rentrée qui se tiendra le samedi 31 août.
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