Stop TAFTA
L’initiative du collectif départemental 85 Anti Tafta, organisée samedi dernier sur le parvis des Halles et l’après-midi Place Napoléon, n’est pas passée inaperçue. Ambiance joyeuse et militante. C’est vrai que les organisateurs n’avaient pas lésinés sur l’aspect visuel et avaient imagé de fort belle manière ce loup vorace qu’est le Tafta avalant tout sur son passage....
Au-delà de cet aspect, un peu ludique, ce qu’il faut surtout retenir, à nouveau, c’est l’intérêt des gens qui s’arrêtaient volontiers pour poser des questions, pour s’informer et aussi faire part de leurs idées. On nous dit « la politique est en crise et les gens s’en foutent ». Ce n’est plus aussi simple que ça. Certes la fatalité pèse, certes la démobilisation est là, mais en même temps il y a des gens qui ne se résignent pas, qui cherchent à comprendre et qui, finalement, sont prêts à faire ce pas dans la bonne direction.
Nous le constatons au quotidien ou presque : il y a beaucoup d’initiatives décidées par des citoyens. Celles qui portent l’exigence de nouveaux lycées dans le Pays de Saint Gilles ou à Aizenay, ou qui pointent des problèmes de transports. Ces initiatives autour du dossier de l’école et de la réforme des rythmes scolaires. Mobilisation aussi pour défendre le droit à la santé, pour promouvoir un autre type de développement agricole…Le décalage se fait plus important entre les politiques arc-boutées au productivisme (Autoroute, aéroport, bétonnage divers…) et toutes celles et tous ceux qui sont en recherche, en attente, d’une autre qualité de vie, d’une autre qualité de ville…qui veulent « autre chose » même s’ils ne savent pas exactement quoi. Et puis, il y a aussi cette autre réalité, sans doute plus difficile à manier : la distance que prennent souvent ces mêmes personnes avec les questions économiques et sociales. C’est plus dur à mobiliser de ce côté-là, mais ça ne veut pas dire pour autant qu’il faut faire l’impasse sur ces questions.
La société bouge, interpelle. Les « réseaux sociaux » fonctionnent, accélèrent les échanges. Nos concitoyens n’ont plus forcément la « tête » tournée vers l’usine ou le bureau. Tous les témoignages convergent : il y a une dévalorisation inquiétante du salariat, de l’emploi. Le rapport à « l’exploitation capitaliste » est décalé ce qui fait que notre discours devient lui aussi « décalé ». Il faut donc construire de nouveaux repères pour que ce rapport aux fondements mêmes de la « lutte des classes » retrouve ses vertus de formation des consciences.
Avec le Front de gauche, nous relançons l’idée des « Assemblées citoyennes ». Il ne s’agit pas de refaire les mêmes choses. Ces « Assemblées citoyennes » peuvent, et doivent ?, prendre des formes nouvelles. Ce qui a été fait contre le Tafta en est une belle illustration. Nous pouvons généraliser et dépasser les modes trop traditionnels de « réunion », de « manifestation », de « rassem-blement ». Et si le Front de gauche était lui aussi capable de faire vivre une autre conception de la lutte…
Actuellement à Notre Dame des Landes, ce sont des dizaines de jeunes couples qui « s’autogèrent », qui ont réinvesti les terres agricoles, qui les ont ensemencées, qui récoltent, qui échangent...Les « modèles » n’existent plus. Ils sont remplacés aujourd’hui par des « expériences citoyennes ». Et voilà que peut-être un « monde nouveau se construit ». Il faut être de cette construction, malgré notre culture à ne pas supporter ce qui n’est pas dans nos « habitudes ». Beaucoup de « constructions » sont en cours. Elles nous tendent la main. Voir le lien ci-dessous.