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Contribution du Front de Gauche Vendée aux Assises de Montreuil : Emploi

Écrit par Bernard Dugas le . Publié dans Emploi

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Longtemps en Vendée, la situation de l'emploi a été présentée comme meilleure que dans le reste du pays. C'était au prix de bas salaires et d'une précarité importante. Le développement de son économie et des industries s'est fait en  rapport avec ce que sont ses paysages.

Par exemple, l'importance de l'agriculture a permis le développement d'une industrie agro alimentaire et d'une industrie métallurgique notamment dans le machinisme agricole. On pourrait dire la même chose pour les activités liées à la mer avec le développement du nautisme. Bref, le tissu économique se faisait en lien avec la réalité du territoire et des besoins des gens.

Ces dernières années, un changement radical a eu lieu avec l'arrivée dans le département de grands groupes multinationaux qui ont acheté des entreprises plus ou moins importantes du département, entreprise de transport, entreprise agro alimentaire, détruisant la spécificité d'entrepreneuriat familial. Parallèlement, l'industrie métallurgie notamment a été soumise de plus en plus aux exigences de ces mêmes grands groupes en les soumettant à une sous traitance de plus en plus dure. Pour mémoire, 75% des entreprises de Vendée relevant de la métallurgie travaillent pour la sous traitance.

Pas plus tard que le mois dernier, nous apprenions le rachat par la multinationale BONGRAIN de la laiterie de Mareuil sur lay (petit vendéen). De même, le groupe HARVEST vient d'annoncer la mise en vente de son entreprise de Challans considérant sans la moindre préoccupation des salariés qu'il n'avait plus besoin de ce site de production.

Comme ailleurs dans le pays, les multinationales viennent faire leur marché, vendent, achètent au gré des caprices des actionnaires, peu importe les hommes et les femmes qui vivent de ces activités. Sans compter au passage, que ces groupes viennent rançonner les caisses publiques: Etat, région, commune.

Là aussi, un exemple MICHELIN

Le groupe vient d'annoncer la suppression de 700 emplois en France mais la prévision de 170 nouveaux emplois à terme à La Roche sur Yon. Pour nous, si cela peut paraître une bonne nouvelle en revanche, cela illustre la manière dont ce groupe traite les êtres humains qui travaillent pour lui.

Pour mémoire, l'implantation de MICHELIN s'est fait à coup de fonds publics avec des exigences d'investissements conséquents de la Ville donc de ses habitants pour que se construise un barrage.

A l'instar du privé où les lieux de décisions s'éloignent de plus en plus, les services publics opèrent les mêmes démarches. La Vendée perd de plus en plus de représentations de ses services publics : la poste, EDF GDF, n'ont plus de siège en Vendée, sans compter que les décisions et l'organisation se positionnement de plus en plus au niveau régional voire sur les grandes régions.

Tout ceci est lié aux ratios de rentabilité exigé par le Capital. Tout le secteur public est soumis aux exigences du Capital. Les conséquences humaines sont graves, conditions de travail, santé et aussi perte d'intérêt du travail.

En matière de formation, on constate aussi une vision très utilitariste. Par exemple, pour le secteur de l'industrie, l'Education Nationale brade ses équipements de formation qui leur permettait de former des tourneurs, des fraiseurs manuels pour investir dans des machines à commande numériques engendrant ainsi une perte de connaissance du métier pour aller vers des "presse bouton".

Cette construction de personnes "presse bouton" s'étend de plus en plus à tous les secteurs pour faciliter ensuite la disparition de l'être humain dans le process.

Notre inquiétude est grande concernant tous ces emplois administratifs peu qualifiés dont on annonce la disparition à terme avec le développement de l'informatique et l'internet. En effet, cela génère d'un côté, une exclusion des personnes les moins qualifiées (exemple des fraiseurs) et de l'autre côté un éloignement des services (le traitement des demandes sur internet).

Le constat est celui d'une société centrée sur la satisfaction d'un seul et unique objectif : apporter toujours plus d'argent à un petit groupe de personnes

Pour nous, cette situation n'est plus tenable il faut absolument changer de logique.

Il faut se demander quels sont nos besoins et nos droits.

Quels sont les atouts de nos territoires, de notre agriculture, de notre mer?

Quelles activités développées en rapport avec notre territoire pour répondre aux besoins exprimés par la population et non pas ceux montrés par la publicité de notre société de consommation ni par ceux de telle ou telle multinationale qui décrète à notre place de ce dont nous avons besoin …?

Nous ne sommes plus dans la gestion d'un système qui épuise les ressources humaines, écologiques, économiques mais dans un nouveau type de développement, Celui de la satisfaction des besoins des humains.

Ce nouveau type de développement exige une redéfinition des pouvoirs dans la prise de décision.

Les citoyens ont un droit de regard sur l'utilisation qui est faite de l'argent public car c'est notre argent

De même, les salariés doivent avoir un droit de véto quant à la stratégie et aux décisions de leur entreprise, tout simplement parce que c'est eux qui produisent et non pas l'argent et aussi et surtout parce que toutes les entreprises bénéficient d'une grande quantité d'argent public et cela c'est leur argent et pas celui des grands groupes.

Quel paradoxe nous vivons aujourd'hui !!! Alors que l'on demande toujours plus aux travailleurs dans les services et les entreprises, allant jusqu'à pousser des hommes et des femmes au désespoir, les files d'attente devant les Pôle Emploi s'allongent.

C'est pourquoi, il est urgent de mettre la réduction du temps de travail  en débat.

Le capitalisme n'a pour ambition aujourd'hui que de lutter pour sa survie a n'importe quel prix et au mépris des gens – voir ce qui se passe en Grèce.

Notre ambition à nous, c'est de permettre un nouveau progrès humain.

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