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Nouvelle prison en Vendée : les propositions du PCF

Écrit par Administrateur le . Publié dans Actualités

 

Le débat est engagé : faut-il construire une nouvelle prison en Vendée ? Oui pour garantir aux personnels pénitentiaires la sécurité et le respect de leur mission, et assurer aux détenu-e-s de la dignité. Mais en revisitant de fond en comble notre système pénitentiaire et en diminuant le nombre de détenus.....comment......

Le débat est engagé, et il ne date pas d’hier : « Faut-il construire une nouvelle prison en Vendée ? ». C’est résolument « Oui » si nous voulons tout à la fois, garantir aux personnels pénitentiaires la sécurité et le respect de leur mission, donc de leur statut. C’est encore résolument « Oui » si nous voulons assurer aux détenu-e-s de la dignité.

Par contre, c’est franchement « Non » si on ne décide pas de revisiter de « fond en comble » notre système pénitentiaire. Il est désuet. C’est une abomination. Oui il y a trop de gens en prison. Leur emprisonnement dure trop longtemps. Nous assistons à une grave dérive sécuritaire, pénitentiaire et surtout « inégalitaire ».

Nous sommes, alors, dans ces conditions, favorables à construire une « prison humaine » en Vendée, mais pas pour augmenter le nombre des détenus, au contraire pour le diminuer.

Comme le disent actuellement de nombreuses organisations, 18 au total, dont le Secours catholique, le syndicat de la Magistrature, la Ligue des Droits de l’Homme, les syndicats des personnels pénitenciers… « Depuis 25 ans, près de 30 000 places de prison ont été construites, un effort immobilier inédit entraînant une hausse de 60 % du parc pénitentiaire. Sans effet cependant sur la surpopulation car dans le même temps, le pays a emprisonné toujours plus et de plus en plus longtemps, sous le coup de politiques pénales essentiellement répressives. Des politiques qui seraient rendues nécessaires par une insécurité grandissante, entend-on dire. Une idée reçue là aussi démentie par la réalité, le taux de criminalité étant globalement stable, les homicides et violences sexuelles ayant même diminué ces dernières années. En France comme ailleurs, la courbe du nombre de personnes détenues n’est pas tant liée à celle de la délinquance qu’aux choix de politiques pénales des gouvernants. Des politiques qui se sont concrétisées dans notre pays par l’allongement de la durée moyenne de détention et par une incarcération massive pour des petits délits, avec une augmentation de plus de 33% du nombre de détenus condamnés à des peines de moins d’un an de prison en cinq ans…. »

Fermons les prisons de la Roche sur Yon et de Fontenay le Comte qui n’ont plus rien à voir avec la dignité humaine. Construisons une « Maison d’arrêt » du 21ème siècle. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une politique pénale humaniste, ambitieuse et audacieuse, visant à investir massivement dans la prévention, l’accompagnement et le suivi en milieu ouvert. 

Comme le disent encore les associations signataires : « La prison produit ce qu’elle entend combattre : elle aggrave l’ensemble des facteurs de délinquance en fragilisant les liens familiaux, sociaux ou professionnels, favorise les fréquentations criminogènes, et n’offre qu’une prise en charge lacunaire – voire inexistante – face aux nombreuses problématiques rencontrées par la population carcérale en matière d’addiction, de troubles psychiatriques, d’éducation, de logement, d’emploi, etc. Conséquence : 61% des personnes condamnées à une peine de prison ferme sont réincarcérées dans les cinq ans. Des chiffres qui tombent à 34 et 32% pour une peine alternative à la prison comme le travail d’intérêt général ou le sursis avec mise à l’épreuve… 

Le « Où » construire cette prison en Vendée est forcément posé. Le TGI est basé à la Roche sur Yon. La logique serait de dire que le lieu de « faire » sa peine doit être au plus proche de la décision judiciaire. Dans l’agglomération du Pays Yonnais, par ailleurs géographiquement le centre de la Vendée, il y a de quoi « inventer » autre chose. Un « lieu de Reconstruction, voire tout simplement de Construction de Sa Vie ». Et si on mettait cette question en débat ? Et ce débat dépasse largement les « affaires » de quelques élu-e-s. Il est citoyen.