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Aéroport Notre Dame des Landes : contexte et Historique

Écrit par Bernard Violain le . Publié dans Aménagement du territoire

C’est François Fillon, alors Président du Conseil Régional des Pays de la Loire qui a relis en chantier ce dossier de construction d’un nouvel aéroport à Notre Dame des Landes. Le Conseil Régional en a délibéré le 16 mai 1999.

Le Groupe des élus régionaux communistes s’était majoritairement abstenu, considérant, selon Bernard Violain, conseiller régional et secrétaire du Comité Régional du PCF dans les pays de la Loire :

D’une part le débat public.

Certes, il a eu lieu. La parole a été donnée aux citoyens. Des réponses ont été apportées. Ce débat a été riche de contributions et de confrontations. Il a été d’une forte intensité en Loire-Atlantique. Ailleurs cela à plutôt ressembler à de l’information.

D’une manière générale ce débat n’a pas été à la hauteur des enjeux parce qu’il a été organisé pour l’essentiel autour ou à partir de l’aéroport et a conduit à construire deux camps, celui des « pour » et celui des « contre ».

D’autre part: « un aéroport pour quoi faire ? » 

Chaque collectivité a été invitée à délibérer et à donner un avis. Chacune d’entre elles a mis en avant ses arguments. C’est bien normal, mais où est la cohérence ? De son coté le CESR a soulevé des questions pertinentes. Il eût été opportun d’organiser une assemblée plénière avec tous ces partenaires pour confronter les points de vue et apporter de nouvelles réponses, communes pour la plupart, à nos concitoyens.

Par ailleurs, on nous dit que le nouvel aéroport allait avoir une dimension interrégionale. Cela ne fait aucun doute. Alors pourquoi ne pas avoir organisé une assemblée commune aux trois ou quatre régions directement concernées ?

L’exemple du TGV est trop présent pour que nous ne soyons pas vigilants. Les régions de l’Ouest sont toutes favorables à ce moyen de transport innovant et certainement celui le plus « durable », mais dès lors qu’il faut travailler en commun, les vieux démons libéraux resurgissent. Le « commun » devient de la « compétition », de la « concurrence ». Et aujourd’hui le projet du TGV Ouest est repoussé à une date lointaine !!!Une démarche commune et solidaire des régions concernées aurait été plus efficace.

Enfin il y a un point sur lequel nous ne pouvons transiger :

A quelle fin ce projet d’aéroport et avec quels moyens financiers ?

C’est un projet qui a environ dix ans, qui va structurer le paysage social, économique, environnemental de notre région pour au moins 50 ans. Dans ces conditions on ne peut se satisfaire, comme vous nous le proposez, de vagues intentions.

La contribution du Conseil Régional en direction de l’Etat doit être lisible par tous les partenaires :

Par le décideur central, qui doit être le payeur, c’est à dire l’Etat ;
Par l’ensemble des partenaires, au premier rang desquels les autres collectivités locales ;
Par celles et ceux qui en seront les premiers bénéficiaires, et donc à qui il faudra bien demander des engagements financiers durables, c’est à dire les entreprises, les banques et autres milieux financiers.

Mais il faut aussi que cette contribution soit lisible par l’ensemble de nos concitoyens, qu’ils habitent le 44, le 72 ou le 85, sans compter celles et ceux des régions périphériques.

Cette lisibilité doit porter sur une dimension essentielle. Il faut que le Conseil Régional définisse, simultanément à sa prise de décision, quelles sont ses intentions, quelle est finalement sa conception du développement du grand ouest ? Il faut que ceci soit précis. Nous ne vous demandons pas un programme, mais une orientation.

Si derrière la proposition de construire un nouvel aéroport il n’y a pas une orientation de développement, ce dossier va continuer à développer les passions, qui se traduiront par des blocages qui peuvent devenir insurmontables. Or, et la réside toute la faiblesse de votre contribution, celle-ci est trop générale, vague. Et pour cause, votre majorité est divisée. Les mouvements de plus en plus motivés qui grandissent pour mettre en échec le libéralisme vous conduisent à camoufler vos projets, à les noyer dans de la communication. Et bien de ce camouflage-là, les gens n’en veulent pas. Ils viennent de le démontrer avec force ce mardi 13 mai.

Voilà pourquoi, nous vous avons remis une autre contribution, qui part certes de l’exigence de transférer l’aéroport et qui, en même temps, précise le pourquoi il faut en construire un autre d’une autre dimension et avec d’autres ambitions.

Le « grand Ouest » aura besoin d’un nouvel aéroport si l’on fait les choix suivants :

Donner la priorité aux services publics, ce qui suppose d’ores et déjà de refuser la privatisation d’Air France ;
Construire une nouvelle économie qui développe les ressources humaines. A quoi servirait un nouvel aéroport dans un désert d’emplois qualifiés et dans un champ de précarité ?
Faire vivre de toute autre manière la démocratie participative, avec des mesures fortes en terme de droits nouveaux d’intervention et de contrôle des citoyens et des élus ;
Réorienter la construction européenne, pour que celle-ci devienne réellement un espace de coopération, de solidarité, de responsabilité ;
Réaffirmer la place de l’Ouest dans le domaine des transports et de la communication ;
Redéfinir clairement et en amont un véritable schéma interrégional des transports qui assure une autre logique de l’intermodalité, avec une attention toute particulière sur les transports ferroviaires ;

Enfin faire coopérer entre eux tous les atouts actuels de la Région et des régions périphériques.

Depuis cette prise de position initiale le débat s’est élargi. La position des communistes en Vendée a été précisée.